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Témoignage d'une journée où tout a basculé...

 

Faire appliquer la loi Raffarin, tout comme la ceinture de sécurité...

Pour ne pas voir votre vie basculer, car le risque zéro n'existe pas

Soyons responsable, pour ne pas un jour se sentir coupable...

 

En cette journée très chaude du 23 juin 2003, nous étions invités à passer quelques jours chez mon frère qui venait de faire construire sa piscine, mon mari, ma fille ainée Kalista 19 mois, sa petite soeur de 3 mois et moi. Nous avions une petite appréhension car la piscine n'était pas protégée, nous étions tous conscients plus ou moins des risques mais nous pensions être très vigilants....

La journée se passe agréablement bien, ma fille Kalista adorait s'y baigner avec sa panoplie complète de petite sirène tour à tour dans les bras de papa, maman, Tonton, tatie, cousin et cousine. Arrive l'heure de l'apéritif du soir vers 19 h, nous étions sur la terrasse qui surplombe la piscine, tous réunis les enfants jouaient juste à coté des adultes qui étaient assis autour d'une table, je me souviens dire à ma famille et à leurs amis le bonheur que je ressentais d'avoir deux magnifiques petites-filles de 15 mois et demi d'écart. La terrasse avait une rambarde assez haute pour ne pas laisser apparaître toute la piscine. Il y avait des escaliers sur le côté de la terrasse pour rejoindre le jardin et la piscine. Ma puce marchait depuis ses 11 mois mais je ne pensais pas qu'elle arriverait à descendre les escaliers toute seule et sans bruit... Je décide d'aller chercher sa petite soeur qui se trouvait dans la maison, elle venait de se réveiller pour la donner au papa. Je me rassieds et là un sentiment bizarre m'envahit, je regarde du coté des enfants et je m'aperçois que Kalista n'y est plus. Mon sang ne fait qu'un tour, je me lève et me retourne en direction de la piscine pour y voir le corps de ma fille flottant sur l'eau. Je hurle, mon frère se trouvant à mes côtés saute par-dessus la rambarde et va la chercher et cri que son coeur bat en essayant de la réanimer. Ma belle-soeur appelle les pompiers, je sors en implorant le ciel de ne pas me prendre ma fille, je hurle dépêchez-vous, le temps semble s'être arrêté... Les pompiers sont arrivés avec le médecin, essayant à leur tour de la réanimer, on m'a fait rentrer à l’intérieur de la maison, quelques minutes plus tard, le médecin m'annonce qu'ils n'ont pas pu la réanimer et que si elle avait survécu elle aurait été lourdement handicapée.

Le monde s'écroule, je vais me réveiller, c'est un cauchemar. Je me souviens avoir pris le téléphone pour annoncer la mort de ma fille, tout d'abord au parrain de ma fille Kalista qui vivait avec son épouse dans un village tout près de chez mes parents. Pour qu'ils ramènent le soir même ces derniers. Je me souviendrai toujours des hurlements de douleur de mon père à l'annonce de cette tragédie, des paroles de détresse qu'il prononçait, il voulait mourir voulant se jeter par la fenêtre tant la douleur était insupportable. Pourquoi elle et pas moi, elle si jeune qui nous disait au revoir Papy, au revoir Mamie avec le geste envoyant des baisers par la main, le matin même ?

La veillée mortuaire s'est faite chez mon frère, installée sur le lit d'ami, ma fille reposait sans vie, je me souviens de l'odeur de la mort, de la froideur de son petit corps, du silence qui y régnait. Mon père et moi nous nous relayons cette dernière nuit auprès de notre ange, allongés juste à ses côtés, la caressant, lui murmurant des mots d'amours, des mots de regrets, la nuit la plus longue et la plus courte de ma vie...

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